TIR EN CAMPAGNE – Dax – 3 avril 2022
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Il y a samedi soir sur la terre (Voir Francis C….), il y a dimanche matin au bois de Boulogne de Dax, ce 3 avril 2022.
Il est potron minet ou potron jacquet, comprenez par là que l’on est entre chien et loup d’une nuit pas encore partie, d’un jour pas totalement levé, une dernière gelée d’hiver qui coïncide à une première gelée d’avril.
Une étrange frénésie s’empare du cœur du bois. On tapote de la massette, on piquette, on cogne de la masse, la brouette couine. Il n’y a pas que les cigognes qui claquettent !
Derniers ajustements de ce tir campagne 2022, mais revenons en arrière.
C’est samedi 10h00 du matin que le grand orchestre de la Section Tir à l’Arc de la JAD de Dax forte de son label FFTA excellence, excusez du peu, ses multiples titres de champions et vice champions de France 2022 s’est mis en place muni de sa partition et à capela sans répétition. Ils sont venus les virtuoses des haubans, les percussionnistes de la tige à béton, sur fond de trompette de son président, accompagnés des arrangeurs et de leur plan. En une journée, toute l’intendance est en place (24 cibles), y compris les buffets invités. En bref pour dimanche, le bois est privatisé pour un tire flèches.
La mise en place des cibles et le numérotage se font au dernier moment pour éviter les repérages. On pose des gazinières de travers même si le gaz est en train de passer de mode, des birdy parce que l’on n’a pas trouvé appellation plus simple, des 60, des 80 et peut être même plus, le tout est en jaune et noir, un temps à ne pas faire sortir un Montois ! Tout n’est pas encore en place que les premiers participants munis de leurs bottes sont là, fidèles parmi les fidèles.
Du plus loin qu’il m’en souvienne on est venu de l’île de Ré, du 40, du 64 ? Chacun sait que dans les Landes il y a bois, il y a aussi marais et le plan des 24 cibles disposées çà et là bas ne le les a pas omis avec en prime une touche aquatique et un pont palette.
8h45 ; je prends mon poste en PLS, Position Latérale de Sécurité sur la ligne droite des cyprès chauves affecté à une barrière « rubalisée » à laquelle je suspends mon sac à dos et son nounours, astuce toute trouvée pour entamer des négociations en cas de contestation. Il garde la barrière et moi, je garde le nounours on ne peut plus poilu. On ne se dispute pas avec un ours ou son maître.
9h00, la corne de brume retentit, les fauves sont lâchés, planquez les poules, rentrez les vaches et chevaux, enfermez les Montois.
La ligne droite me permet de voir venir et adapter les salutations en conséquence : faire de la pédagogie en expliquant l’exercice, sa ludicité, lui faire de la publicité, expliquer l’exceptionnitude du jour, et en plus c’est gratuit.
Tiens un connaisseur :
- Les cordes des arcs sont bien en boyau de sanglier?
- C’était le cas il y a quelques années, mais maintenant on utilise des cordes végan à base de polymère de synthèse issu du rilsan, spécialement sélectionné pour son inertie au degré hygrométrique.
- Ah bon !
La matinée s’écoule, des rencontres improbables, un groupe de coureurs à pied de l’hôpital de Dax qui passe plusieurs fois, un tandem 3 roues d’un père et de son fils handicapé qui fait 2 tours, un autre handicapé dans un lit roulant avec ses parents, des curistes impressionnés par l’exercice, le son des flèches en cible, connaisseurs en ours, des sauvages qui me snobent ; puis revient la corne de brume et sa confirmation téléphonique, c’est l’heure du casse croûte, retrouver les copines et les copains, parler de cette 25ème cible retrouvée de la fois précédente, apprécier le café meilleur que celui de la veille.
14h00 retour au poste de planton, sa racine pour siège, les tirs reprennent. J’entends « j’ai fait 2 dix, il m’en manque une…. »
Tiens un autre connaisseur
- Qu’est ce qu’on gagne.
- Le premier, une panoplie de Robin des bois, comme le tireur que vous voyez là bas en tenue camouflage, le deuxième une panoplie de Guillaume Tell, comme ce tireur qui a un arc avec des petites roues, tous les autres ont droit à une pomme.
- Sympa ;
- En plus c’est écolo et ils reviendront l’année prochaine !
Les visites sont plus rares, je vois un juge arbitre qui me contrôle et le président qui a souci de ma santé mentale…puis 17h00, la corne de brume suivie de la voiture balai pour rapatrier la barrière. Nounours est fatigué et va se coucher, je rejoins copines et copains pour le démontage.
C’est fou ce que l’on est efficace pour mettre à bas en 1h30 de temps ce que l’on a mis 12h00 à monter. La partition est finie en apothéose, les participants ravis du parcours en dehors du pinailleur de service qui a trouvé des différences de quelques centimètres par ci par là sur certaines distances, probablement un problème de parallaxe. Il reviendra !
De la très belle ouvrage, le président va pouvoir dormir, son équipe également.
C’est pour ce genre d’évènement que l’on apprécie l’excellence d’un club et de ses adhérents. Un coup de chapeau et un brindis comme il se dit en mode course Landaise.
TINTIN, reporter
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